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  • : Coaching et autres réflexions
  • : Ce blog se veut être avant tout un espace de liberté créative et de partage de mes réflexions et connaissances en coaching et psychologie.
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  • Séverine LIEVIN-TARTAUD
  • Psychologue, psychothérapeute et coach,  j'accompagne de manière individuelle ou collective les personnes désireuses de travailler pour leur développement tant professionnel que personnel.
  • Psychologue, psychothérapeute et coach, j'accompagne de manière individuelle ou collective les personnes désireuses de travailler pour leur développement tant professionnel que personnel.

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FREUD parle de 3 formes de jalousie :

 

-     concurrentielle ou normale rencontrée par nombre de personnes dans les liens de la vie. Elle est liée à la crainte que l’objet d’amour ne soit attiré par un autre.

 

-     projetée : mise en jeu d’un processus inconscient lié à la projection d’un désir refoulé de tromper l’autre.

 

-     délirante : qui amène sur des zones archaïques et très conflictuelles où réalité et irréalité se mêlent.

 

Mais avant tout, la jalousie parle de l’amour qui dit combien l’autre nous sert à nous aimer nous-même. En fait, l’amour a une fonction de satisfaction des besoins réciproques et l’amour que nous avons envers l’autre et envers nous-même accolé l’un à l’autre permet de lutter contre la douleur et le doute intérieur.

 

Si nous partons du présupposé que l’estime de soi est archaïque et dans la relation à l’autre, on peut alors avancer que l'on est toujours dans cette quête d’estime de soi. Donc, l’amour va nous aider à trouver ce sentiment de sécurité qui est mis à mal à cause de nos instincts destructeurs qui parle d’agressivité, de haine mais aussi de sentiments d’impuissance douloureux et générateur de rage.  Cette dernière étant toujours liée à ce sentiment d’impuissance, au fait que l’autre nous échappe.
La personne jalouse essaie de contrôler pour éviter ce sentiment d’impuissance. Et tous les comportements paranoïdes du jaloux (doute, suspicion…) parlent d’une tentative de reprendre du contrôle sur une situation qu’il imagine lui échappant car il y a souvent plus de fantasme que de réalité.

Le jaloux ne s’aime pas car il se quitte sans cesse à toujours être dans ce que l’autre fait. Le jaloux perd alors sa propre valeur.

 

Pour FREUD, la peur d’être abandonné ramène à la situation œdipienne et la peur de notre rage œdipienne nous paralyse encore.

On peut dire que tous les enfants qui restent ancrés dans cette période œdipienne vont avoir beaucoup de mal à juguler cette jalousie. Ils inhibent également leurs compétences créatrices. Pour le jaloux, les deux autres partenaires détiennent un pouvoir dont lui se sent amputé et il retrouve un sentiment d’impuissance infantile. Et souvent, on observe chez le jaloux que le père n’ a pas bien nommé la loi (soit trop soit trop peu mais mal = absent, autoritaire…). Du coup, le père ne parvient pas à faire cette castration symbolique et l’enfant est renvoyé à une relation duelle, étouffante dans laquelle cohabite le refus de la différence, le désir d’exclure l’autre (ex : couple extrêmement fusionnel).

Donc haine, agressivité, envie, désir de posséder sont des sentiments ressentis par les jaloux et dérivés de nos expériences infantiles.

 

Chaque fois que nous rencontrons des incertitudes, des doutes à notre sujet, nous risquons de nous engager plus volontiers sur les chemins de la comparaison, terme fondamental dans la jalousie mais dont nous n'avons que très rarement conscience.

 

Ce registre de la comparaison nous amène tout naturellement sur le registre de la compétition qui rejoint la crainte d’être dépassé. Nous avons répertorié plusieurs niveaux de compétition. Celui qui dit :

 

-     « moi d’abord » qui peut être lié à des mécanismes de survie souvent chez ceux qui ont rencontré le manque de façon trop précoce.

 

-     « j’ai raison » c’est moi qui suis détenteur de la réalité et donc de la vérité. Ca peut devenir un passe-temps formidable dans un couple.

 

-     « je suis le meilleur »

 

-     « moi et rien que moi » donc si quelqu’un d’autre obtient ce quelque chose, alors ce n’est plus intéressant, je le lâche.

 

La compétition sert à garder du pouvoir et du contrôle mais elle est souvent coûteuse  pour le moi. Elle demande beaucoup d’énergie, elle est contraignante. Il y a souvent une confusion entre être admirée et être aimée. Confusion qui prend souvent naissance dans les relations fraternelles et ramène à beaucoup d’idéalisation.

Les positions de vie + -, - + et - - sont des positions de compétitions. La compétition est par conséquent très fréquente dans notre système social et éducatif.

 

 

D'autre part, le sentiment d’injustice est quasiment toujours présent dans la jalousie. Seulement, le sentiment d’injustice dérange le Parent qui doit alors remettre en cause tout un système de valeur. Cela pose alors la question de qu’est-ce que c’est que d’être juste ? 
 

 

Denis VASSE dans Inceste et Jalousie  dit « Le jaloux veut tout pour n’être exclu de rien ». Donc, être jaloux c’est être jaloux du Tout, la jalousie est une revendication de ce Tout. C’est pourquoi le jaloux est souvent sur un mode agressif.

Etre jaloux c’est dire non au manque, le jaloux veut ce que l’autre aime, il veut ce que l’autre désir alors que l’envieux veut posséder ce que l’autre possède.

Du coup, le jaloux tend à détruire l’intimité même de l’autre. Il veut que l’autre n’existe plus comme différent de lui donc là, il cherche à nier la différence et refuse l’altérité.

Pour le jaloux, la vie de l’autre doit être réduite à rien, à rien d’autre que moi. Le jaloux idéalise l’autre pour qu’il devienne sa chose.

 

Dans l’idéalisation, l’autre n’existe pas comme sujet mais comme objet car on le définit à son image, image qui narcissise. Donc l’autre se sent flatter mais il n’est pas vu.
Le jaloux dit non au fait que l’autre devienne quelqu’un de désirant car il ne doit désirer que le jaloux. C’est pourquoi la jalousie est violente et faire ressortir pour le jaloux un sentiment d’exclusion et de dépossession.

Comme il se vit négativement, le jaloux se sent vide du Tout et cherche donc avidement à remplir. Souvent, la personne va dire qu’elle se sent rien.

 

Le jaloux est sans cesse dans cette contradiction violente tout/rien, ce qui a tendance à emprisonner.

Et avec ce sentiment fort et violent, il se sent isolé et très souvent exclu (d’une relation entre 2 amis, d’une relation professionnelle…). En fait, la jalousie ramène à l’exclusion ressenti par le petit enfant quand il y a eu un intrus.

Souvent, il se sent de trop et en trop. Donc le jaloux n’arrive pas à posséder ce qui est donné à l’autre et se sent en-dehors de ce qui rapproche les gens autour de lui. Il se sent rejeté par eux alors que lui-même les rejette, lui-même ne les reconnaît pas. Et, il est pris dans une spirale rejet/refus, spirale très forte dans les conflits de couple.

   

Dans la jalousie, il y a également un sentiment de trahison.

La trahison est un espèce d’effondrement narcissique. Je t’avais donné ma confiance et tu étais en charge de faire vivre ce sentiment d’unité qui m’était indispensable.

A chaque fois qu’il y a passage à l’acte, c’est que la parole n’a pu être posée.

 

 

L’activité principale du thérapeute sera alors d’aider la personne à verbaliser sa jalousie, sa douleur. Si, il arrive à faire cela, c’est qu’il ne craint plus l’effondrement narcissique.

 

Mais pour rappel et conclusion, sachez qu'il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises émotions, les émotions SONT.

 

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